SES encourage l’innovation avec la 1ère diffusion UHD VVC en direct par satellite
Chaque décennie, un nouveau système de codage vidéo plus efficace est développé. Aujourd’hui, nous parlons du nouveau codec vidéo VVC pour Versatile Video Coding qui permet d’optimiser la diffusion.
En temps normal nous aurions présenté cette innovation à nos clients et partenaires du monde entier lors nos journées d’innovations annuelles les « SES Industry Days ». Mais dans le contexte sans précédent du COVID-19, le volet physique de cet événement a été remplacé par des sessions digitales. Perpétuant la tradition d’innovation de SES dans la vidéo, nous avons travaillés avec nos partenaires industriels, notamment ATEME, VideoLabs et IETR, pour préparer la première diffusion par satellite utilisant le codec VVC. Ce test a été effectué sur la position orbitale SES située à 28,2° Est avec un flux vidéo diffusé en UHD (4K) et codé en VVC.
Nous partageons maintenant avec vous les résultats de cet essai au travers d’un entretien avec Thomas Wrede, Vice President New Technology & Standards chez SES Video. Thomas nous éclaire sur l’impact de l’utilisation du VVC sur les futures diffusions par satellite de contenus en haute qualité, mais aussi des contenus en réalité virtuelle ou augmentée.
Pourriez-vous nous expliquer en quoi consiste cette nouvelle annonce d’ATEME et SES ?
Lorsque la diffusion numérique a commencé en 1995, les signaux vidéo SD étaient codés à l’aide du codec MPEG-2, développé par le groupe international MPEG (Moving Pictures Expert Group). Depuis, le marché a vu la création environ tous les dix ans, de codecs de plus en plus efficaces pour optimiser la bande passante, tels que l’AVC (Advanced Video Coding), également appelé H.264. L’AVC a été le fer de lance commercial de la HD et, plus récemment, le HEVC (High Efficient Video Coding) a servi de base pour la diffusion des services vidéo 4K par satellite. Chaque génération de codecs améliore d’environ 50 % l’efficacité en termes de bande passante, ce qui permet à un répéteur de diffuser un plus grand nombre de programmes.
Cette année, un nouveau codec encore plus efficace, appelé VVC, va être normalisé. Récemment SES a joué un rôle crucial en permettant de réaliser le tout premier test de diffusion UHD en VVC en direct par satellite. Lors de cet essai, une source vidéo TV UHD a été codée en VVC et encapsulée en MPEG-TS à l’aide de la plateforme de traitement vidéo TITAN Live d’ATEME. Les flux ont ensuite été modulés en DVB-S2 et diffusés par SES sur un des répéteurs du satellite Astra 2E, qui couvre toute l’Europe. Côté réception, le signal, démodulé par une passerelle DVB IP, a été transmis via IP à un lecteur VLC qui a affiché la vidéo à l’aide du décodeur OpenVVC en temps réel développé par IETR.
Cet essai démontre l’engagement continu de SES dans l’innovation des technologies vidéo et sa coopération avec des acteurs de premier plan pour promouvoir les nouvelles opportunités offertes par la diffusion par satellite.
Quels sont les principaux avantages du VVC ?
D’un point de vue commercial, l’utilisation du VVC pour la télévision 8K permettrait aux opérateurs de satellites de placer deux programmes 8K dans un seul répéteur conventionnel (33 MHz). Pour la télévision UHD, le VVC promet de réduire la bande passante ou d’améliorer considérablement la qualité de l’image en utilisant la même quantité de bande passante qu’avec le HEVC aujourd’hui. Le VVC peut également être utilisé pour le codage vidéo adaptatif ou par mosaïque pour permettre la diffusion de contenus en réalité virtuelle ou augmentée par satellite. Enfin, les conditions de licence du VVC peuvent se révéler plus favorables que celles du HEVC.
Lors de l’édition digitale des « SES Industry Days » cette année, nous avons assisté au premier test de diffusion en VVC. Quels en sont les premiers bénéfices ?
Ce test a permis à SES de signer la première diffusion par satellite d’un signal codé en VVC et surtout d’aider nos clients et partenaire industriels à tester ce nouveau codage. Du point de vue d’ATEME, cet essai a été important car il leur a permis d’annoncer à leurs clients une mise sur le marché très prochaine.
Le VVC va-t-il accélérer la diffusion UHD ?
Non, le VVC ne va pas accélérer la diffusion UHD, car tous les décodeurs et écrans plats UHD par satellite sont HEVC. Ces appareils ne peuvent pas décoder le contenu codé en VVC. La diffusion UHD ne s’accélérera pas tant que les abonnés ne seront pas plus enclins à payer pour du contenu en haute qualité.
Pour quel type de contenu le VVC présente-t-il un intérêt ?
Nous pensons que les futures diffusions 8K tireront profit de tout codec plus efficace tel que le VVC. Cependant, d’autres codecs sont aussi en cours de développement, parallèlement au VVC. Lors de l’une des présentations réalisées dans le cadre des SES Industry Days cette année, nous avons appelé cela « la guerre des codecs ». Certains de ces nouveaux codecs peuvent être utilisés pour de futurs services de streaming ou de diffusion 5G, en vue de réduire davantage les besoins en bande passante.
ATEME a déclaré que le VVC est prêt à entrer sur le marché en juillet. Qu’est-ce que cela signifie et quelles sont les prochaines étapes ?
Pour la mise en place du VVC, ATEME s’est concentré sur l’encodage en direct, et les premiers résultats ont été impressionnants en termes d’efficacité. Les prochaines étapes seront l’optimisation du logiciel d’encodage pour encore améliorer les performances. Lorsque nous disons que le VVC est prêt à entrer sur le marché en juillet, cela signifie que nous serions en mesure de proposer aux clients un logiciel d’encodage VVC stable sur la plateforme hardware d’ATEME. Il faudra probablement encore un ou deux ans avant de voir des puces en silicium pour décoder le VVC dans les écrans plats et les décodeurs.